Vendredi 12 juillet
Refuge et Rocca Bianca ou Rocca Bianca et refuge.
Après une journée de repos, nous
retrouvons le chemin des cimes. Au programme, le Rocca Bianca (3059m), non loin
de la frontière italienne. Mais nous ne partons pas simplement pour la journée.
Le lendemain, un sommet mythique était envisagé : la Tête des Toillies ou Tête
Noire (3175m). Mais Jean-Philippe, le guide – il faut un guide pour ce genre de
sommet – le déconseille vivement. Il reste trop de névés et la neige n’y est
pas bonne. Cela demanderait un tout autre équipement que le nôtre. Il nous
propose plutôt le Rouchon. Et Rouchon ce sera.
Il nous fallait donc prendre du
matériel pour deux jours. C’est une autre affaire que de partir simplement pour
la journée !
Nous nous sommes levés à 5h. Départ à 5h45 pour atteindre Saint Véran avant 7h. Arrivés là, nous ne sommes pas encore arrivés au point
où nous pouvons laisser les camions. Entre Saint Véran et le refuge de La Blanche, il y a la Chapelle de Clausis. Le problème est que la route, ou plutôt le
chemin de terre, entre Saint Véran et ce lieu de pèlerinage est fermé à la
circulation à partir de 7h. Après cette
heure, une navette assure la transition.
Nous parvenons à passer avant 7h et posons enfin les véhicules au pied de la Chapelle. Nous pouvons
déjeuner ! Même si le jour est levé, nous ne voyons pas encore le soleil.
De plus, il y a un vent redoutable…
Nous nous mettons en marche pour le
refuge de La Blanche
(2500m), pour y déposer nos affaires en trop (duvets, trousses de toilettes,
vêtements de rechange) et de là partir pour le Rocca Bianca.
La petite halte au refuge de La Blanche nous permet de
faire connaissance avec François, le gardien du site, personnage haut en
couleurs !
Il est 8h,
nos sacs fortement allégés, nous sommes enfin en partance pour le Rocca Bianca.
Nous contournons le lac de La
Blanche et attaquons une pente très raide qui fait taire tout
le monde ! A notre droite s’élève la Tête des Toillies. Nous nous demandons tous, à un
moment ou à un autre, comment il est possible d’accéder au sommet. Cela paraît
relever davantage de l’escalade voire de l’alpinisme que de la randonnée
fût-elle sportive.
Parvenus à un passage moins
pentu, nous voyons la pointe du Rocca Bianca. Mais il y a encore de nombreux
névés sur ces dernières pentes. Névés que nous devons déjà négocier à notre
altitude. Le Lac Inférieur est lui-même bordé par des masses de neige
impressionnantes donnant à ses eaux un aspect arctique. Les ours blancs ne sont
pas loin !
Nous avons laissé depuis
longtemps l’étage herbeux pour ne trouver que des pierriers. Ce sera ainsi
jusqu’au col Blanchet ( 2897m).
Lorsque nous y arrivons, il fait
un soleil radieux et le vent est très faible. Le sommet paraît vraiment à
portée de main.
Après une courte pause, le temps
de prendre la pose pour immortaliser l’instant, nous nous remettons en route.
Atteindre un sommet se fait
souvent de la même façon : atteindre un col puis suivre la ligne de crête.
Nous en sommes maintenant à cette dernière étape. Cela nous donne un aperçu
simultané des deux vallées très impressionnant !
La partie finale du Rocca Bianca
est toujours très technique. C’est en prévision de celle-ci que nous avons pris
casque et baudrier. Mais une reconnaissance minutieuse nous recommandera de
nous arrêter au niveau que l’on appelle l’antécime. Il s’agit, comme on peut
s’en douter, du dernier étage avant le
sommet. Point positif, nous sommes bien au-delà des 3 000m.
Le ciel découvert nous permet de
voir au loin, en Italie, le village de Chianale et plus loin encore, l’immense
lago di Castello.
De l’endroit où nous prenons une
pause, nous pouvons voir la face « italienne » du Rocca Bianca. C’est
un à pic de plusieurs centaines de mètres. C’est surtout le terrain de jeu - et de vie- de nombreux rapaces. Les
appareils photos et les jumelles sont braqués vers ce qui semblent être des
vautours fauves, à moins que ce ne soit des gypaètes. Les voir évoluer si près
de nous, sans un battement d’ailes, au grès des thermiques – courants d’air
chaud ascendants – fascine même le moins intéressé par l’ornithologie.
Nous commençons à redescendre par
le même chemin et obliquons rapidement pour pique-niquer sur les rives du lac
Blanchet. Nous sommes à l’abri du vent. Il fait très doux.
Il ne sera pas tout à fait trois
heures quand nous revoyons le toit du refuge de la Blanche. Mais un dernier détail
retient notre attention un long moment. A cette heure de l’après-midi, il n’y a
pas que les randonneurs qui apprécient de prendre un bain de soleil. Les
marmottes se dressent à l’entrée de leur terrier et nous parvenons souvent à
les approcher à quelques mètres. La tactique est simple. La marmotte a un bon
odorat ainsi qu’une bonne ouïe mais une très mauvaise vue. Elle sait néanmoins
détecter le mouvement. Il suffit alors de trouver le sens du vent – il faut que
celui-ci aille de la marmotte à l’observateur et non l’inverse-, de ne pas
bouger quand elle observe les alentours et d’avancer par petits pas quand elle
a le dos tourné.
Des clichés magnifiques seront
pris par nos jeunes, notamment par Joris, qui témoignent alors d’une grande
patience.
Enfin, nous atteignons le refuge
pour y prendre un repos bien mérité…
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